Les IAA subissent un « double décrochage »
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En 2016, l'industrie alimentaire s'est maintenue en tête des secteurs industriels français avec un chiffre d'affaires en légère progression (+ 1,1 %), à 172 Mds€. « Malgré ces résultats qui montrent notre résilience, notre dynamisme et notre place majeure dans le paysage économique du pays, l'industrie alimentaire française subit un double décrochage de ses marges et de sa compétitivité », s'alarme Jean-Philippe Girard, le président de l'Ania, l'association nationale des industries alimentaires.
Le secteur agroalimentaire a vu en effet son taux de marge reculer de 0,9 point en 2016, « alors qu'une conjonction de facteurs (CICE, pétrole, taux d'intérêt) pouvait participer à son redressement ». Surtout, l'Ania observe que « dans les autres secteurs de l'industrie manufacturière, le taux de marge a retrouvé (et même dépassé) son niveau de 2007 », celui d'avant-crise. L'organisation y voit trois causes majeures : la hausse du prix des matières premières agricoles (+ 14 % en 2016, + 180 % depuis 2004) alors que la part des achats en amont représente en moyenne 54 % du CA des IAA (de 33 % pour la bière à 77 % pour le beurre) contre 38 % pour l'industrie manufacturière ; la guerre des prix et des promotions ; la pression fiscale, cette dernière ayant augmenté, selon l'Ania, de 20 % en France depuis 2010. Dans le même temps, elle aurait baissé de 3 % en Allemagne. L'Ania constate que, si l'industrie alimentaire représente près de 21 % de la valeur ajoutée dégagée par l'industrie manufacturière, elle contribue pour près de 50 % à la pression fiscale qui pèse sur l'ensemble de l'industrie.
Renaud Fourreaux
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